lundi 19 décembre 2016

La maison des enfants

Auteur : Charles Lambert
Editions : Anne Carrière (2016)
Nbre de pages : 233



Présentation de l'éditeur :
Dans un manoir délabré vit Morgan Fletcher, héritier défiguré d'une fortune aux origines mystérieuses. Morgan consacre sa vie de reclus à l'étude, se tenant à l'écart des miroirs et du lac au bout de son jardin. Un jour, deux enfants, Moïra et David, viennent frapper à sa porte. Morgan recueille les deux orphelins, les laissent s'installer à leur guise dans le manoir que régente sa gouvernante, Engel. Bientôt, cette étrange société trouve son équilibre dans le silence et le respect des secrets de chacun. Mais voilà que d'autres enfants viennent trouver refuge chez Morgan, qui s'en satisferait volontiers s'il ne venait rapidement à leur trouver un comportement étrange. Car ces enfants polis, discrets, aimables et déterminés semblent chercher quelque chose dans sa maison, et il apparaît bientôt qu'ils ne l'ont pas choisie par hasard. 
Entre le conte gothique, l'horreur et la fable politique, Charles Lambert, auteur anglais prolifique, et lauréat de prix littéraires, nous offre avec cette Maison des enfants un voyage de l'autre côté du miroir qui n'est pas sans rappeler le film Les Autres.


Mon avis :

J'étais très curieuse de lire ce roman vu la présentation de l'éditeur. Il me laissait entrevoir une lecture particulière, sombre et accrocheuse. En tout cas, je l'espérais.

Force est de reconnaître que le roman de Charles Lambert m'a accaparée pendant près de deux jours.

Je ne reviendrai pas sur le résumé vu que celui de l'éditeur suffit largement à donner envie de découvrir ce titre.

Par contre, ce que je peux vous dire, c'est qu'effectivement il est autant addictif que ce qu'il est particulier.

La maison des enfants m'a transportée pendant quasiment tout le long du roman. Je suis entrée dans le manoir de Morgan pour ne plus vouloir en sortir et savoir d'où venaient ces enfants et ce qu'ils voulaient à Morgan.

C'est au compte goutte que l'on apprend ce qui s'est passé dans la vie de cet homme et en même temps il y a ce mystère qui emplit cette maison avec ces fameux enfants.

L'atmosphère est sombre et plutôt pesante. L'angoisse est semi-présente tant par la vie que mène Morgan que par les non-dits de ces enfants.

Ils agissent bizarrement. Arrivent et partent comme ils le veulent, sans que personne ne les entendent ou très peu. Ils m'ont fait l'impression d'être comme des fantômes. Et pourtant, ce n'était pas ça du tout...

Qu'est-ce que j'ai aimé être ballottée comme ça, ne sachant pas du tout ce qui allait se passer.

Les chapitres sont assez courts pour donner un bon rythme mais à la rigueur, vu cette pesanteur qui se ressent dans chaque page, le rythme n'est pas essentiel.

Non non non. Le lecteur cherche avant tout à s'imprégner encore plus de ce qui se passe dans le manoir mais aussi dehors. On découvre des pièces dans lesquels il se passe des choses bien bizarres...

Et puis, il y a cette fin qui, malheureusement pour moi, ne m'a pas satisfaite parce que je reste avec beaucoup de questionnements sur ces enfants.

Mais, malgré tout, je me rends compte que si j'ai été un peu déçue par cette fin, l'ensemble est tellement magistral que c'est bien ce que je souhaite garder : l'angoisse patente de ne pas savoir, le personnage de Morgan auquel on s'attache tellement vite, ces enfants qui sont là et dont on ne sait pas s'ils cherchent à faire du bien ou du mal et puis on les découvre et on les aime eux aussi...

La maison des enfants aura été une lecture très particulière. De mémoire de grande lectrice que je suis, c'est bien un des rares bouquins à m'avoir accrochée de cette façon : être frustrée de ne pas savoir, être curieuse au point d'avancer sans compter les heures passées dessus, s'attacher à ces enfants alors qu'ils sont tellement mystérieux.

De plus, l'écriture de l'auteur est une ode aux amoureux de belles écritures : élégante et un peu sophistiquée sans pour autant être lourde et pénible. La maison des enfants est écrit d'une plume très agréable, fluide et prenante. J'ai été autant envoûtée par la narration que par le style de l'auteur. Et c'est sûrement là, la force de ce roman. Vous ne savez pas où vous allez mais vous en redemandez encore au point qu'il est tellement dommage de le finir.

En bref, si vous avez un brin de curiosité pour un roman qui est plutôt particulier, vous devriez vous laisser tenter par La maison des enfants. A coup sûr, vous ne devriez pas le regretter même si la fin n'apporte pas autant de réponses que l'on voudrait.


2 commentaires:

  1. Le genre de livres qui pourrait bien me plaire :) Merci pour la découverte.

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  2. Pour le coup, je ne connaissais pas du tout mais je suis vraiment intriguée par ce livre.

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