vendredi 6 juillet 2012

Causes perdues

Auteur : Gérard Méric-Cadourel
Editions : Persée (2011)
Nbre de pages : 443
Ouvrage disponible en e-book

Présentation de l'éditeur :
2025, la Chine est désormais la première puissance mondiale ; l'Europe est devenue une fédération gouvernée par les ultra-libéraux où les puissants lobbies des cartels de la finance règnent en maîtres. Philippe d Arciac, brillant avocat au barreau de Paris, va défendre en Chine un des hommes les plus riches de la planète accusé de crime contre l'Etat. Son client ne sera pas la seule victime d'un complot manigancé et orchestré de toutes pièces par le « Grand Leader » lequel a pour ambition de devenir le Maître du monde. Philippe d'Arciac, ardent défenseur des droits de l'homme, se battra contre des politiciens véreux et sans scrupule qui, au nom de la raison d'Etat ou, par pur carriérisme, sont prêts à sacrifier leurs concitoyens. Au cours de cette aventure, il vivra des situations hors normes, vibrantes d'émotions, empreintes d'actes héroïques mais aussi de tragédies. Ces tribulations le mèneront auprès de Monsieur QI et d un mystérieux Généralissime qui se révéleront être, au cours des pages, les personnages clés du roman. Soudé aux destins prodigieux de ces deux hommes, il sera le témoin privilégié de faits historiques sans précédent...

Mon avis :

Terminé hier matin, il m'a fallu un petit moment pour pouvoir rédiger mon avis. La raison est toute simple : si dans l'ensemble le livre est intéressant parce qu'il couvre une actualité qui n'est pas à prendre à la légère, sur certains points, j'ai été quelque peu agacée par certaines longueurs et erreurs de datation.

Nous sommes plongés ici dans un futur relativement proche puisque l'histoire se situe en 2025. La Chine est la première puissance mondiale et compte bien le rester. Pour cela, elle va user de stratagèmes diaboliques qui ne seront pas si faciles à déjouer.

Tout est question d'économie, de politique, de finance et de pouvoir. L'auteur explique parfaitement bien ce qu'il risque de se produire si les grandes sociétés européennes se délocalisent dans un pays émergent tel que la Chine où la main d'oeuvre ne leur coûte rien, où les droits de ces hommes et femmes sont bafoués et où les dividendes sont astronomiques. Que se passerait-il avec un gouvernement dictarorial qui userait des faiblesses d'occidentaux puissants laissés à l'abandon par leurs politiciens qui ne souhaitent pas vraiment se mettre à dos un tel pays  à l'économie beaucoup plus forte que la leur ?

Le thème que Gérard Méric-Cardouel met en exergue est incontestablement intéressant. Je me suis vraiment laissée emporter par cette phase de la narration. C'est tellement d'actualité et si plausible que l'on en tremble de se dire que notre futur pourrait bien être celui là. Parce que non seulement nous voyons ces hauts financiers en Chine mais nous suivons aussi les conséquences que cela engendre en France.

Philippe d'Arciac, l'avocat de Henri Schneider, l'un des mis en examen, va tout mettre en oeuvre pour tenter que son client ne soit condamné à la peine capitale suite aux inculpations dont il fait l'objet par le gouvernement chinois.

Le plus bluffant ici c'est que tout est tellement possible avec un pays tel que la Chine. Bien sûr, c'est de la fiction mais pour ceux qui connaissent un peu le passé de ce pays, il n'en demeure pas moins que l'on se demande si une telle chose ne peut pas se produire.

Ma lecture a donc été relativement rapide et prenante. Pourtant, c'était plutôt mal parti puisque sur les 80 premières pages, la datation en début de chapitre m'a totalement exaspérée. En effet, j'ai trouvé des erreurs monumentales entre certaines scènes et j'avoue que je finissais par m'y perdre totalement. Au départ, je me suis dit qu'on m'expliquait ce qui se passait en France avec Philippe d'Arciac puis en Chine à des dates différentes de 2-3 jours. Mais quand j'ai lu qu'un certain appel téléphonique passé le 21 février 2025 (p. 50) et auquel on fait référence page 113 alors que le chapitre est daté du 14 février 2025, je me dis qu'il y a quand même un gros problème. Et ce n'est pas la seule erreur que j'ai relevée mais j'avoue que là c'était un peu trop.

J'espère sincèrement que les erreurs de ce genre ont été modifiées par la suite parce que cela enlève véritablement de la crédibilité au récit et me mine le moral plus qu'autre chose. En bref, ça ne me donne vraiment envie de poursuivre un ouvrage si je dois trouver ce genre d'erreur.

Mais bon, j'ai poursuivi parce que je voulais quand même savoir ce qui allait advenir de ces 10 européens emprisonnés en Chine pour des inculpations totalement inventées par les dirigeants chinois. Un véritable guet-apens qui offre de l'action et des scènes de torture que je ne pense jamais avoir lues jusque là.

Le deuxième bémol que je regrette pour ce livre (et ce sera le dernier, je vous rassure) concernent des passages sur le passé qui ne semblent pas véritablement nécessaires pour l'histoire qui nous est racontée. On nous narre le passé familial de Philippe d'Arciac et comment il a rencontré sa femme, ou alors le passé de la Chine qui est plus intéressant certes mais qui n'apporte rien, à mon sens, au problème de rencontre les prisonniers européens.

Du coup, sur certaines pages, je sautais complètement ces passages pour aller à ce qui m'intéressait vraiment. D'ailleurs, l'action se fait un peu attendre par moment à partir du milieu du livre et j'aurais aimé que cela bouge davantage. Je finissais par m'y ennuyer un peu.

Mais la fin relève plutôt bien ce qu'il me manquait et même si mon avis paraît très mitigé, je ne peux décemment pas vous dire de ne pas le lire. Au contraire. C'est un ouvrage qui fait réfléchir, qui démontre ce qu'il pourrait se produire à brève échéance si l'on ne change pas certaines choses. Peut-être devrions-nous envoyer Causes perdues à de hauts dirigeants de Sociétés ? C'est à réfléchir en tout cas.

4 commentaires:

  1. Un scénario qui ne semble pas improbable mais tous ces enjeux économiques m'ennuient en littérature.

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  2. @ Manu : dommage parce qu'il vaut le coup d'être lu malgré tout.

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  3. On me l'a envoyé d'autorité alors que j'avais refusé de le recevoir car à la lecture du résumé, j'ai refusé d'emblée la diabolisation systématique d'un pays dont l'histoire est très mal connue et uniquement réduite à la période Mao et dont la complexité et la variété des problèmes actuels et des courants qui divisent une population si nombreuse sont trop vite passées sous silence, bref, c'est un livre peu sérieux, à mon avis, fait de clichés et d'approximations que je n'ai pas très envie de lire vraiment. Je me suis contentée de le feuilleter pour l'instant.

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  4. Il est dans ma PAL, du coup, je le lirais pour me faire mon avis mais j'avoue ne pas être vraiment enthousiaste !

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